José DUPRÉ

In Memoriam

José Dupré 1936-14 mai 2021

José Dupré est né en 1936 dans le Périgord. Son enfance, marquée par la Seconde Guerre mondiale, lui inspirera des récits et réflexions que l’on peut lire dans son important ouvrage biographique Itinéraire en devenir, dont le deuxième volume reste inachevé.

A l’adolescence, il fait des études supérieures scientifiques dans diverses universités, Angers, Paris, Montpellier.

En 1957, remettant en cause le paradigme scientiste mécanisciste, il entreprend, à titre personnel, des études en sciences humaines et en histoire. Il cesse son activité comme ingénieur pétrole pour se tourner vers l’enseignement des mathématiques dans l’Education nationale.

Un séjour en Ariège, à Montségur, et sa rencontre avec Déodat Roché en 1961 le dirigent vers une étude approfondie du catharisme envers lequel il vouera la plus grande partie de son existence. Il sera l’un des responsables desÉtudes cathareset un intervenant lors des séminaires d’été qui se dérouleront à l’Estagnol.Il participe auxCahiers d’études cathares,et, faisant suite aux ouvrages de Déodat Roché, il publie en 1999 un ouvrage de référence, Catharisme et Chrétienté, la pensée dualiste dans le destin de l’Europe, ainsi que deux autres ouvrages, Cathares en cheminet Les études cathares sous le ciel.

Plusieurs séjours au Mont Athos l’orientent vers une vie spirituelle de plus en plus vive. Il gardera de ces séjours des moments inoubliables qu’il nous livre dans sa biographie et écrira un ouvrage sur cette période, Le Mont Athos et Patrie spirituelle.

Il se tourne alors vers l’anthroposophie pendant de nombreuses années, donnant des conférencespubliques et animant plusieurs groupes d’études en cette science dont l’un dans le cadre d’une ferme en biodynamie inspirée de l’anthroposophie à Maziéras.

Toutefois son orientation de libre penseur et son opiniâtreté dans la recherche de la vérité, à la fois historique et philosophique, le conduiront à conserver quelques distances avec les enseignements de Rudolf Steiner et à en effectuer une critique objective, pas toujours bien reçue par les membres de cette société anthroposophique. Il sera amené alors à prendre quelque distance puis à s’en séparer en conservant les acquis de cette science dans ses domaines d’application.

Ses études de l’astrologie, précises et savantes, lui permettront d’exposer celle-ci comme une science et un art. C’est toujours avec une très grande délicatesse, malgré son savoir et son érudition, qu’il abordera l’étude des cartes du ciel individuelles. Mais il fera volontiers part de son savoir dans les calculs techniques se rapportant à ce travail. La vision étendue de ses connaissances profitera à nombre de personnes lors des conférences, bénévoles et indépendantes, qu’il donnera durant plusieurs années à La Gentilhommière à Campsegret, chez Catherine Guillery, et à Périgueux, chez l’éditeur Pierre Fanlac avec lequel il aura une relation d’amitié. Il écrira d’ailleurs un petit livre relatant ces échanges Souvenirs et entretiens avec Pierre Fanlac.

Sa rencontre avec le philosophe et écrivain Gustave Thibon sera aussi pour lui source de réflexions actives et de méditations.

Il ne manquait jamais les concerts de musique baroque organisés à l’abbaye de Chancelade ou dans la cathédrale Saint-Front à Périgueux où il se rendait avec Nicole, son épouse qui le suivait en toutes ses activités, partageait toutes ses démarches philosophiques et était pour lui un soutien précieux. Le décès de cette dernière il y a quelques années l’emplira d’un grand désarroi. Il poursuivra le reste de son existence en solitaire, à Chancelade, dans sa demeure La Clavellerie, entouré de ses arbres qu’il chérissait tendrement.

Catherine Guillery, avec la participation de Robert Loren