Conformément à ses statuts, l’Académie des Lettres et des Arts du Périgord s’est réunie en Assemblée générale le 4 novembre 2022 à 10 heures dans les salons de l’hostellerie Le Vieux Logis à Trémolat, dont l’équipe, fidèle à sa tradition d’hospitalité à l’égard de notre association, a offert aux participants un café pour les accueillir.
Étaient présents :
Bureau :
Michel Testut, Président
Catherine Guillery, Vice-Présidente
Claude Lacombe, Vice-Président
Bertrand Borie, Secrétaire
Michel Houssemaine, Secrétaire adjoint
Jacky Tronel, Secrétaire adjoint
Arlette Borie, Trésorière
Isabelle Artiges, Trésorière adjointe
Était absent : Martin Walker, Secrétaire adjoint, excusé.
Conseil d’administration :
Étaient présents Catherine Alcover, Hubert de Commarque, Pierre Gonthier, Jean-Michel Linfort
Absents et excusés : Jean Bonnefon, Jacques Saraben, Martine Sombrun-Tesnière
Membres Titulaires :
Jean-Claude Allard, Alain Armagnac, Jean-Pierre Got, Virginie Jouany, Guillemette de la Borie, Guy Penaud.
La séance s’est ouverte à 10h15.
Michel Testut a commencé par exposer les activités de l’Académie depuis la dernière assemblée générale de 2019 :
• La mise en place et le fonctionnement du site de l’Académie créé en 2020. Il a invité les membres à y avoir recours le plus souvent possible et a témoigné de sa fréquentation de plus en plus importante.
• Les démarches en cours pour obtenir une réunion avec le Club de la presse de Périgueux, afin de promouvoir l’Académie et ses activités. Il a expliqué avoir reçu un accueil très favorable de cette instance, qui s’est dite prête à s’entretenir avec des représentants de l’Académie dès qu’un événement offrirait l’occasion d’un coup de projecteur sur celle-ci.
Il a ensuite fait le point avec Bertrand Borie sur la mise en place des relations avec la mairie de Chancelade, matérialisée par l’implantation du siège de l’Académie dans le Centre culturel de cette ville, adoptée par le Conseil d’administration le 28 juin 2022.
Tous deux ont en détail exposé le processus de création par Pascal Serre, académicien et maire de Chancelade, d’un Pôle culturel dans sa municipalité, auquel participent plusieurs autres associations du département : Chanc’en scène, l’Association pour le Développement de la Recherche Archéologique et Historique du Périgord (ADRAHP), la Société Historique et Archéologique du Périgord (SHAP), l’Institut Eugène Le Roy et l’Institut Périgourdin du Patrimoine.
L’existence de ce Pôle culturel a été formalisée par une première réunion des responsables de ces associations à Chancelade le 3 novembre, où l’Académie était représentée par Michel Testut et Bertrand Borie.
Bertrand Borie a fait ensuite le point sur la création d’un Salon consacré à la fiction historique (roman, BD, etc.) et au livre d’histoire, Histoire & Légende, dont il est l’initiateur. Celui-ci consistera en une biennale dont la première édition se tiendra au Centre culturel de Chancelade les 28 et 29 octobre 2023, sous l’égide de l’Académie, avec le plein soutien de la municipalité de Chancelade et en étroite collaboration avec son équipe.
Il a précisé que la manifestation avait été annoncée par Pascal Serre lors de la récente inauguration du Centre culturel le 22 octobre.
Cet événement pourra fournir l’occasion d’une rencontre avec le Club de la Presse.
Puis la parole a été donnée à Claude Lacombe sur l’état d’avancement du livre collectif C’est arrivé en Périgord, en panne depuis de trop nombreux mois. Claude Lacombe a énuméré tous les textes en sa possession et il a été convenu que le chantier de sa fabrication devait être lancé dans les meilleurs délais.
A été évoquée également la possible édition d’actes du colloque Les femmes dans l’histoire, qui s’était déroulé dans la bibliothèque de Périgueux en 2016 sous la présidence d’Annie Delpérier. La question est restée en suspens.
Une réponse a été apportée aux questions posées par les présents sur tous ces points.
Puis, conformément aux statuts, il a été procédé au renouvellement du Bureau de l’Académie, étant entendu que le Conseil d’administration n’ayant pas d’existence statutaire, il ne convenait pas d’agir de même en ce qui le concerne.
Le Bureau a donc collectivement présenté sa démission et s’est représenté. Aucun des participants n’ayant manifesté le souhait d’y occuper un poste, il a été reconduit à l’unanimité.
L’Assemblée générale s’est terminée sur l’accueil de deux nouveaux académiciens :
Dominique Audrerie, qui a été présenté par Guy Penaud ;
Bernard Deson, qui a été présenté par Catherine Guillery.
Leurs discours d’introduction figurent en annexe de ce compte rendu.
L’accueil d’un troisième académicien, Jean-Pierre Doche, qui devait être présenté par Jean-Michel Linfort, a été remis à une date ultérieure, l’intéressé ne pouvant être présent ce jour-là.
La séance a été levée à 12h30.
ANNEXES
Discours de réception de Dominique AUDRERIE par Guy PENAUD
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Lorsque le président de notre docte assemblée, Michel Testut, m’a demandé d’accueillir par un discours choisi un nouvel académicien en personne de Dominique Audrerie, je me suis demandé comment j’allais débuter mon éloge : Monsieur, Docteur, Maître, Chevalier, Monsieur le Professeur ou Monsieur le président, puisque tous ces qualificatifs seraient de bon aloi ; alors, confronté à un tel dilemme, j’ai décidé, pour introduire mon propos, afin de rendre cet adoubement plus fraternel, de dire tout simplement « cher Dominique ». Car Confucius l’a dit : « Le bonheur se trouve dans les choses les plus simples de la vie. »
Résumer votre vie en quelques mots, Cher Dominique, serait présomptueux, tant elle fut dense, variée et jalonnée de succès dans des domaines très variés.
Vous êtes né il y a quelques années – c’était au début des Trente glorieuses – en Périgord. Après de brillantes études à Périgueux, vous avez poursuivi votre cursus universitaire à l’université de Bordeaux I, passant avec succès une thèse en droit public en 1980, recevant ensuite le titre de docteur en droit de l’environnement et étant même, plus tard, habilité à diriger des recherches et ce, depuis 2008.
Professionnellement, vous avez d’abord rejoint, durant quelques années, le ministère de la Culture puis celui de l’Environnement, où vous avez exercé la fonction d’inspecteur des sites.
En 1993, vous avez accédé au poste de directeur du conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement 24.
Puis, vous êtes devenu avocat au barreau de Paris en 2001, ainsi que maître de conférences à l’université de Bordeaux IV et enseignant chercheur à l’IUT de droit de Périgueux. Enfin, vous avez exercé les fonctions de chef départemental des carrières sociales à l’Institut universitaire de technologie de Périgueux.
D’aussi brillants états de service auraient suffi à justifier votre accueil parmi les membres de l’Académie des Lettres et des Arts du Périgord, mais vous avez également aimé faire partager aux autres votre goût et votre savoir dans les domaines de l’architecture, de l’histoire et de l’environnement. Dès 1987, vous avez publié un premier ouvrage, suivi par des dizaines d’autres, qui font que vous êtes l’un des auteurs ou des historiens les plus prolixes de notre Périgord, département qui vous est si cher. Pas un monument historique oublié dans vos écrits, par une contrée de notre département qui ait échappé à votre sagacité, et même pas une tête couronnée, ayant parcouru le Périgord, qui n’ait retenu votre attention, comme lors d’un entretien avec Stéphane Bern. Il faut savoir que la Bibliothèque nationale de France, à Paris, ne répertorie pas moins de 87 notices bibliographiques vous concernant. Comment les citer toutes ! A vous seul, vous êtes une véritable bibliothèque comme auteur ou comme directeur de publications !
Du fait de vos travaux et de vos écrits, tout naturellement vous êtes devenu membre de la Société historique et archéologique du Périgord depuis de très nombreuses années, accédant à la présidence de cette prestigieuse association depuis 2018, où votre investissement personnel est salué par tous ses membres, que ce soit dans les domaines du développement de son informatisation, de la rénovation de ses locaux, de son ouverture vers les autres sociétés savantes du département, la richesse de ses réunions, la qualité de ses publications ou la préparation des 150 ans de cette association remarquable. Vous avez également intégré l’Institut Eugène Le Roy depuis sa création
Il est une autre facette de votre personnalité moins connue qu’il me faut souligner puisque vous êtes membre de l’ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, qui est un ordre de chevalerie religieux. Pas étonnant dès lors que vous ayez publié un Petit vocabulaire d’art liturgique, un Petit vocabulaire des fêtes et des danses liturgiques et un ouvrage sur Le Périgord et la Terre Sainte.
Votre renommée a largement dépassé les frontières de notre pays, puisque par exemple plusieurs de vos ouvrages sont répertoriés à la Librairie du Congrès, à Washington, ou même à la Bibliothèque nationale de Chine, à Pékin. Décidément, vous êtes universellement connu, et éclectiquement apprécié.
Il y a bien longtemps, cher ami, que nous nous connaissons et j’ai pu apprécier au fil des ans votre sens de l’amitié, votre grande culture, votre savoir-vivre, votre amour du Périgord et votre ouverture aux autres, que ce soit ceux qui ont fait l’histoire de notre province ou ceux qui l’étudient.
C’est donc un grand honneur pour notre Académie de vous compter parmi ses membres, dont vous connaissez la plupart d’entre eux, et pour moi une grande émotion de vous accueillir à partir d’aujourd’hui parmi ceux qui comptent en Périgord dans les domaines des arts et des lettres, et je pourrais ajouter de l’histoire.
Bienvenue, parmi nous, cher Dominique Audrerie, et félicitations pour tout ce que vous avez fait, faîtes ou ferez, car nous en sommes certains, le fait d’être aujourd’hui reçu académicien du Périgord ne peut constituer qu’un encouragement pour poursuivre votre implication dans la voie d’excellence qui vous avez toujours suivie.
Discours de réception de Bernard DESON par Catherine GUILLERY
C’est un honneur pour moi de vous présenter aujourd’hui Bernard Deson, de lui rappeler par là toute mon amitié et la joie que j’ai d’enrichir notre Académie de sa présence.
Je connais Bernard depuis plus de trente ans, mais, en lisant deux articles de journaux parus dernièrement sur lui, je m’aperçois que j’ai encore bien des lacunes.
Bernard est-il secret ou modeste ? Les deux sans doute.
Il y a en lui deux êtres qui se complètent, comme il en est pour les deux activités littéraires qui font de lui un éditeur et un poète.
Bernard écrit depuis son plus jeune âge. A 13 ans, il rédige la nuit de courtes nouvelles et a déjà l’idée qu’il pourrait plus tard devenir écrivain.
Quant à l’édition, c’est à 17 ans qu’il publie sa première revue, l’Oiseau de Cristal qui avait tout de même au sommaire, Michel Jeury et Françoise Favretto.
A 19 ans, il crée la revue littéraire Germes de Barbarie et deux ans en plus tard, une maison d’édition portant le même nom.
Il y publie une cinquantaine de titres, en majorité de la poésie, mais aussi du théâtre, des nouvelles et des textes radiophoniques.
Son activité d’éditeur se poursuit jusqu’en 2009 sous le label Orage-Lagune-Express, maison créée en 1988 par Christian Cottet-Emard.
Il collabore en outre, avec textes et articles, à de nombreuses revues, Jungle, M25, Vagabondages, Les dossiers d’Aquitaine, La Toison d’Or, Salmigondis, et bien sûr, Germes de Barbarie et Orage-Lagune-Express.
En 2014, les Editions Germes de Barbarie, créées en 1979, reprennent tout leur essor avec la publication d’une revue littéraire Instinct Nomade et des carnets d’écrivains ou d’artistes, mais encore de la poésie, des romans et du théâtre. « C’est un peu un défi, dit-il, à notre époque, de créer une revue papier » Mais il aime les défis, comme il aime le papier et surtout, toujours aller de l’avant vers de nouvelles aventures. L’édition est cent-pour-cent à compte d’éditeur et les ventes se font par les nouveaux circuits de distribution, par le biais de certaines librairies et d’espaces culturels. C’est une revue qui lui donne de très beaux résultats et de la notoriété.
Mais il ne lui suffit pas de publier des auteurs et d’écrire des articles. Il fait des illustrations, des dessins, des collages qui peuvent servir de couverture aux ouvrages publiés.
Et il écrit. De la poésie, mais encore des nouvelles, des portraits d’écrivains, un roman, des textes pour enfants…
Publication en 2018 d’une anthologie regroupant l’ensemble de ses poèmes de 1974 à 2014 Risques et Périls qui reçoit le Prix Paul Courget.
La galerie des Glaces, 37 portraits d’écrivains et d’éditeurs.
La nébuleuse du crabe, un roman.
La preuve par neuf, des poésies pour les enfants.
Pour ne citer que quelques titres.
Et plus dernièrement, Les hauts murs de notre ignorance en collaboration avec Daniel Malbranque et le peintre José Corréa.
On le connaît surtout peut-être pour sa magnifique revue, Instinct Nomade.
Cette revue, diffusée dans toute la France mais aussi à l’étranger, r egroupe une somme impressionnante d’entretiens, de souvenirs personnels ou encore d’études sur des personnalités littéraires. Je peux citer entre autres Fernando Pessoa, Jean Giono, Joseph Delteil, Marguerite Duras, Jean Cocteau, ainsi que des chanteurs- compositeurs Brassens, Jim Morrison , Léo Ferré, Claude Nougaro…
Instinct Nomade, c’est beaucoup plus qu’une revue, c’est un magnifique ouvrage de référence, belle présentation, beau papier, magnifiquement illustré par José Corréa ainsi que d’autres artistes et regroupant textes et photos d’archives.
Un travail de recherches, de contacts et de mises au point impressionnant !
On se demande quand Bernard Deson trouve encore le temps de dormir !
Car outre toute cette activité littéraire d’écriture et d’édition, il assure par un travail qui le fait voyager partout en France la vie de sa famille et il est présent sur de nombreux Salons du Livre, en Dordogne et ailleurs.
Bernard a ainsi sous-titré sa revue Instinct Nomade : désir de partir, d’explorer, de s’établir et de repartir sans cesse…
Alors que cet esprit aventureux, travailleur et cultivé puisse trouver dans l’Académie la place qui lui convient et la nourrir de toute sa jeunesse et son dynamisme.
Oui, c’est une fierté de l’avoir aujourd’hui parmi nous et j’espère que mes quelques mots à son sujet vous donneront le désir de mieux le connaître et d’apprécier pleinement son travail.