Décès de Robert POUDÉROU

Nous venons d’apprendre avec regret la disparition d’un de nos membres, Robert POUDÉROU, décédé à Paris le 13 mai dernier, à l’âge de 87 ans.

Notre Président Michel TESTUT a tenu à rendre un dernier hommage à celui qui était pour lui un ami de longue date :

Pour saluer mon ami 

Robert Poudérou

« Robert Poudérou et moi avions l’habitude de nous retrouver régulièrement pour déjeuner ensemble. Robert vivait à Paris où il écrivait. Il est l’auteur d’une centaine de pièces qui m’ont appris à lire le théâtre. Entre deux déplacements pour participer aux mises en scène ou assister aux premièresde ses créations, il faisait un détour par le Périgord. Il y possédait la maison de son enfance et quelques bons amis. 

» Je passais le chercher sur le coup de midi – il n’avait pas de voiture et n’avait jamais conduit – et nous partions par d’exquises départementales vers l’un des modestes et néanmoins accueillants petits restaurants de campagne sur lesquels nous jetions régulièrement notre dévolu. Rien ne pouvait me faire plus plaisir que ces voyages à trois pas de chez moi ! Nous options aussitôt pour le menu du jour arrosé du vin du patron, et insistions pour avoir des frites.

 » Nous parlions métier, de nos projets, de publications, beaucoup de littérature, aussi des femmes, mais joliment – Robert en parlait si bien ! – et pas mal de la marche du monde et de la France. Robert était, parait-il, plutôt de gauche et moi, dit-on, plutôt de droite, et bien sûr nous étions en harmonie sur tout et nous nous entendions sur toute chose. Nous suivions en cela notre amitié qui était toujours bonne conseillère. J’écoutais Robert, il m’écoutait, j’étais avec lui comme avec le plus sûr des compagnons. Il arrivait parfois, si nous trouvions la cuvée du patron particulièrement gouleyante, que nous nous laissions aller à des divagations de potaches attardés. A notre âge, c’était exquis !

» Quand nous nous levions enfin de table, le repas fini depuis bien longtemps – et même plus que ça ! – c’était à la suite de plusieurs invitations gênées de la restauratrice qui souhaitait dresser ses couverts pour le service du soir. Et afin d’ébranler notre aimable indifférence et nous convaincre d’obtempérer, parfois elle en venait à entreprendre de passer l’aspirateur entre nos pieds. Alors la fête s’achevait. Comme le temps était passé vite ! »

Michel TESTUT

Ceux qui souhaiteraient en savoir davantage sur cet auteur peuvent se tourner vers le site https://www.webtheatre.fr/La-mort-de-Robert-Pouderou, d’où nous avons extrait cette photo